Sécurité et technique | le 23 juillet 2024

Les 9 principes généraux de prévention appliqués à l’univers de la toiture

Il n’existe pas qu’un seul risque dans l’univers de la toiture ! Au-delà de la chute de hauteur, les couvreurs et les étancheurs sont sujets, entre autres, aux Troubles Musculo-Squelettiques (TMS), aux risques chimiques ou électriques, aux incendies, voire aux accidents de la route menant au chantier.

Dès lors, si l’article L.4121-2 du Code de travail décrit précisément les 9 grands principes généraux de prévention (PGP), il s’agit de les considérer au regard de tous les risques encourus et non uniquement à celui de la hauteur (sans toutefois l’occulter, évidemment !).

PGP 1 : Éviter les risques

Le premier des principes généraux de prévention consiste à supprimer le danger ou l’exposition à celui-ci.

Dans l’univers de la toiture, cela revient, par exemple, à ne pas s’exposer, inutilement, au risque de chutes de hauteur et à privilégier autant que possible le travail au sol.

PGP 2 : Évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités

Lorsque le danger est inévitable, il convient d’apprécier leur nature et leur importance. Ce principe renvoie à une obligation légale, pour toute entreprise comptant au moins un salarié : la rédaction d’un Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP).

Dans l’univers de la toiture, l’employeur doit y recenser tous les risques professionnels des métiers de la couverture et de l’étanchéité, ainsi qu’une analyse de chacun, avant de détailler des actions de prévention à mettre en place.

PGP 3 : Combattre les risques à source

Face aux risques, il convient d’intégrer la prévention le plus précocement possible – idéalement, dès la conception des lieux de travail, des équipements ou des modes opératoires.

Par exemple, dans l’univers de la toiture, cela revient à utiliser des Équipements de Protection Individuelle (EPI) adaptés en cas de risque d’exposition à l’amiante.

PGP 4 : Adapter le travail à l’homme

Quelle que soit la tâche à effectuer, ce PGP vise à limiter le travail monotone et cadencé, susceptible d’altérer la santé du travailleur. Pour cela, il s’agit d’imaginer des postes de travail, des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, adaptés à lui.

Par exemple, cela peut se traduire par l’utilisation d’engins de levage, pour limiter les risques de TMS. L’objectif est de préserver le travailleur, à tout prix, en mettant à sa disposition des équipements appropriés pour réaliser ses tâches.

PGP 5 : Tenir compte de l’état d’évolution de la technique

La prévention doit pouvoir s’appuyer sur l’évolution des techniques, des technologies et des organisations, pour limiter les risques des couvreurs et des étancheurs. Cela suppose de réaliser une veille constante sur le sujet et, le cas échéant, de former les professionnels.

Par exemple, ils peuvent désormais utiliser le balayage de la zone, sur laquelle ils ont travaillé, à la caméra thermique, après l’utilisation de la flamme, afin de prévenir tout départ de feu éventuel.

PGP 6 : Remplacer ce qui est dangereux

Dans le même esprit, la prévention des risques professionnels passe par l’adoption – à résultat égal – de procédés ou produits les moins dangereux possibles. Il peut s’agir de nouvelles ou simplement de meilleures pratiques.

Dans l’univers de l’étanchéité, cela revient à privilégier, par exemple, des techniques de pose sans flamme.

PGP 7 : Planifier la prévention

Au-delà de l’impérative prise en compte de chaque risque professionnel, inhérent à l’activité, ce principe de prévention prévoit de les inscrire dans un ensemble cohérent. Il s’agit d’associer technique, organisation et conditions de travail, tout en tenant compte des relations sociales et de l’influence des facteurs ambiants (risques liés au harcèlement moral et sexuel).

À La Compagnie des Toits, nous faisons en sorte d’établir un plan de prévention pour chaque intervention, en partenariat avec le maître d’ouvrage (client).

PGP 8 : Prendre des mesures de protection collective

Un autre principe de prévention des risques professionnels consiste à donner la priorité aux Équipements de Protection Collective (EPC). L’objectif étant de limiter l’usage des EPI, afin que les couvreurs et les étancheurs n’y recourent que si les EPC s’avèrent impossibles à mettre en place.

Par exemple, dans l’univers de la toiture, cela revient à préconiser l’installation d’une protection collective permanente, type garde-corps ou échelle à crinoline. Et si cela s’avère impossible, opter pour une protection collective temporaire, telle que des garde-corps périphériques avec filets ou des filets de lanterneaux, pour la durée d’intervention, plutôt que l’utilisation du harnais (qui, rappelons-le, n’empêche pas la chute, mais ne fait que la stopper).

PGP 9 : Donner les instructions appropriées aux travailleurs

Dernier des principes généraux de prévention, la transmission des instructions appropriées aux travailleurs, vise à reprendre tous les précédents PGP, afin qu’ils aient bien conscience et connaissance des risques, ainsi que des mesures mises en place pour les protéger.

À La Compagnie des Toits, le chef de chantier assure systématiquement un brief de sécurité matinal à l’intention de ses travailleurs. Par ailleurs, le réseau organise une animation de sensibilisation mensuelle sur le sujet.

Issus de la directive européenne de 1989 et transposés en droit français, dans le Code du travail, ces 9 principes généraux de prévention dictent les actions à mettre en place, pour préserver la santé et la sécurité des couvreurs et des étancheurs, améliorer leurs conditions de travail et favoriser leur bien-être au travail.

Pour rappel, au-delà de ces principes fondateurs et pour accompagner leur mise en pratique sur le terrain, l’employeur doit proposer des formations à ses salariés. Conformément à l’article L6321-1 du Code du travail, elles doivent, entre autres, participer au développement de leurs différentes compétences.