Les risques sont inhérents à toute activité : ils reflètent cette part d’éventualité et d’incertitude, susceptible d’avoir un impact positif...
Gestion de l’évacuation des eaux pluviales pour une couverture
La Compagnie des Toits invite les chefs d’entreprise à faire un état des lieux de leur couverture et trouver le juste point d’équilibre pour, au moins, lutter efficacement contre les épisodes pluvieux les plus importants.
La différence entre gouttières et chéneaux
En couverture traditionnelle, la gestion de l’évacuation des eaux pluviales se fait, en bas de pente, par le positionnement de gouttières et de chéneaux. Dans certaines régions de France, les premières sont synonymes des seconds : ils évoquent même des « cheneaux », « ch’neaux », voire des « dalles ».
Pourtant, si les deux termes désignent bien un système d’évacuation des eaux pluviales sur le toit, leur différence réelle réside dans le mode de pose:
- Les gouttières sont posées sur crochets (support discontinu), suspendues à l’extrémité de la pente du toit et visibles depuis le sol ;
- Les chéneaux sont toujours posés sur un support continu (souvent en bois, appelé « fonçure ») ou autoportés entre deux supports (pour les chéneaux en acier). Ils sont intégrés au corps du toit et ne peuvent être vus, que si l’on monte dessus.
L’influence des matériaux et des équipements utilisés
Les gouttières
Comme l’indique le DTU 60.11, il existe plusieurs formes de gouttières, afin de s’adapter aux architectures des bâtiments, variables selon les régions de France. Par exemple, il y a les gouttières pendantes (semi-circulaires, carrées, moulurées) ou rampantes (havraise ronde, nantaise en V). Elles sont aussi disponibles en plusieurs matériaux (PVC, zinc, cuivre, acier, inox, aluminium).
Les chéneaux
Là encore, il existe plusieurs types de chéneaux décrits dans le DTU 60.11. Rectangulaires ou triangulaires, sur entablement (ou à l’anglaise), entre deux versants ou contre un mur, ils peuvent être en zinc, en cuivre, en acier ou en inox.
Bon à savoir : En cas de débordement, une gouttière pendante s’évacuera à l’extérieur, alors qu’une version rampante ou un chéneau, aura des conséquences à l’intérieur du bâtiment.
Le dimensionnement de l’évacuation des eaux pluviales
La pente de l’évacuation des eaux pluviales
Les évacuations des eaux pluviales doivent toujours être posées avec une pente. Pour les gouttières, cette pente doit être de 5mm/m minimum. Pour les chéneaux, la pente peut être abaissée en dessous de 3mm/m, et sera alors considérée comme nulle.
Le débit d’eau évacuée
La capacité du débit d’eau évacuée dépend de cette pente, mais aussi de la taille du système (le nombre de sections pour la descente). Ce débit admissible devra être adapté à la surface projetée de la couverture desservie par la gouttière ou le chéneau. Par nature, le débit admissible, par les gouttières préfabriquées, est limité, et si le dimensionnement doit être supérieur, on passera naturellement à la solution de chéneau.
Les points de vigilance
Les grandes quantités et densités d’eau
Les évacuations d’eaux pluviales canalisent, en peu de volume, toutes les eaux récoltées par les toitures qu’elles desservent. Il y a donc, à cet endroit du système toit, à la fois une grande quantité et une grande densité d’eau. Dès lors, la moindre défaillance peut avoir des conséquences graves.
La dilatation et la rétractation des matériaux
Lorsqu’elles sont en zinc ou en cuivre, les évacuations des eaux pluviales se dilatent et se rétractent beaucoup. Il faut donc mettre en œuvre des joints de dilatation, suivant des règles précises, pour absorber ces mouvements internes sans prendre le risque que les soudures se rompent.
Les risques d’obstruction par des végétaux
Pour limiter le risque d’obstruction par des végétaux dans les descentes, il est recommandé de poser des crapaudines. Il s’agit d’un dispositif installé au départ de la descente, dont la fonction est de filtrer les feuilles et autres éléments, susceptibles d’obstruer le tuyau. Attention, la pose de crapaudine modifie le calcul du débit admissible.
Dans les chéneaux, pour prévenir ce risque d’obstruction, il faut réaliser une évacuation secondaire, appelée « trop-plein » ou « pissette », qui renverra les eaux à l’extérieur du bâtiment, à l’image des gargouilles sur les édifices religieux (sans tuyau de descente associé).
Face aux événements climatiques, trouver le juste point d’équilibre
La Compagnie Des Toits prend systématiquement le parti de surdimensionner le système d’évacuation des eaux pluviales, afin d’anticiper au mieux les événements climatiques actuels : le simple fait d’opter pour le bon dimensionnement, s’avère de plus en plus souvent insuffisant. En effet, les épisodes de très forte intensité pluviométrique se multiplient, ces dernières années, sur le territoire et l’intensité maximale de 3 l/m²/mm (avec un coefficient de sécurité appliqué en plus dans le cas de chéneaux intérieurs et encaissés), admise par convention dans les DTU, semble devenir obsolète.
Pour faire face à ces phénomènes de plus en en plus fréquents, La Compagnie Des Toits recommande de faire un état des lieux de votre système et d’analyser le meilleur dimensionnement à y installer. Cette étude pourra tenir compte de la dimension locale (géographique), en considérant les données météorologiques de la station la plus proche, ainsi que des prescriptions techniques, en s’appuyant sur l’ouvrage du CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, éditeur des DTU) : NF EN 12056-3 (novembre 2000) : Systèmes d’évacuation des eaux pluviales, conception et calculs (Indice de classement : P16-250-3).
Chaque agence La Compagnie Des Toits, observe les mêmes méthodes – à savoir, trouver le point d’équilibre au niveau du dimensionnement du système d’évacuation des eaux pluviales. L’objectif étant de prévenir la plupart des événements, sans pour autant pouvoir tous les anticiper. À l’image des phénomènes à caractère « exceptionnel » comme l’épisode méditerranéen, associé à une « goutte froide », subi par la région de Valence en Espagne, en octobre 2024.