Actualités | le 14 août 2024

Réfection de l’étanchéité des toitures-terrasses ou inclinés – DTU 43.5

Au-delà du cadre posé par le Code civil, le Code du travail, le Code des assurances et le Code de la construction et de l’habitation, les Documents Techniques Unifiés (DTU) apportent un cadre normatif à l’exercice des travaux dans le secteur du bâtiment.

Dans l’univers de la toiture, il en existe 24, relatifs à l’étanchéité ou à la couverture, parmi lesquels figure le DTU 43.5 sur la « Réfection des ouvrages d’étanchéité des toitures-terrasses ou inclinés ».

Le champ d’application du DTU 43.5

Absolument requise pour assurer la durabilité et la qualité de tout ouvrage, l’étanchéité des toitures doit être effectuée en respectant scrupuleusement les préconisations du DTU 43.5, en cas de volonté de conserver l’étanchéité existante. En effet, le terme « réfection », évoqué dans ce DTU étanchéité, signifie que l’on conserve l’existant, pour mettre en œuvre un nouveau complexe par-dessus (prestation de rechapage).

Ces recommandations s’appliquent sur toutes les constructions de France métropolitaine, situées en climat de plaine, avec une altitude inférieure ou égale à 900 mètres. Elles concernent tous les types de toitures-terrasses – qu’elles soient inaccessibles, accessibles aux piétons ou aux véhicules, techniques ou transformées en jardin.

Edité par le Centre technique et Scientifique du Bâtiment (CSTB), le DTU 43.5 s’adresse aussi bien aux toitures sur hourdis céramiques armés, avec revêtements d’étanchéité, qu’aux toitures sur éléments porteurs :

En maçonnerie avec revêtements d’étanchéité conformément au DTU 20.12 ;
En dalles de béton cellulaire autoclave ou armé ;
En bois, panneaux composites ou dérivés du bois, pour servir de support ;
En tôles d’acier nervurées avec revêtement ;

Enfin, la partie 1 du DTU étanchéité, détaille les exigences auxquelles les matériaux et produits nécessaires à la réfection des ouvrages d’étanchéité des toitures-terrasses ou inclinés doivent satisfaire : éléments porteurs, pare vapeur, protections lourdes, isolant thermique, revêtement d’étanchéité…

Les dispositions générales pour la réfection de l’étanchéité des toitures-terrasses

Avant toute chose, le processus de réfection implique une étude sur l’étanchéité de l’ouvrage existant : l’analyse de la pente, du type de revêtement d’étanchéité, de la qualité de l’isolation thermique, du pare-vapeur, des éléments porteurs, etc.

Dans certaines situations, le rechapage d’étanchéité n’est légalement pas possible : selon les recommandations du DTU 43.5, leur nombre est limité à un, pour les structures avec éléments porteurs tôle d’acier nervurée (TAN) ou bois ; il peut être porté à deux, pour une structure avec élément porteur en maçonnerie (sauf hourdis et béton cellulaire). En cas de dépassement de ces limites, il faudra procéder au remplacement complet des ouvrages d’étanchéité.

Le DTU réfection d’étanchéité précise également dans ses dispositions générales, qu’il est interdit d’utiliser des fixations mécaniques en cas de présence de planchers chauffants, d’éléments en béton précontraint, de dalles en hourdis céramique armé, ainsi que dans des locaux à très forte hygrométrie.

Le DTU 43.5 précise encore qu’il est possible de réaliser un nouveau revêtement d’étanchéité apparent, si tous les ouvrages d’étanchéité existants sont liés à l’élément porteur par collage, soudure, auto-adhésivité ou fixations mécaniques.

Enfin, si l’opération de réfection d’étanchéité entraîne l’amélioration de l’isolation thermique, la nouvelle couche isolante doit offrir une résistance égale ou supérieure à l’ancienne.

Les dispositions particulières du DTU réfection d’étanchéité

Dans ses dispositions particulières, le DTU 43.5 impose presque systématiquement la dépose des protections lourdes existantes. Ce n’est que dans certains cas et selon leur nature qu’une réutilisation pourra être envisagée. La dépose de l’isolation inversée pour les toitures-terrasses, sera, quant à elle, automatique.

La nature et la hauteur des reliefs supports de relevés doivent respecter les normes et Avis techniques en vigueur. Conformément aux préconisations du DTU 43.5, ils devront abriter, après la réfection, un système qui écarte les eaux de ruissellement, sur les éléments placés au-dessus d’eux.

Le DTU étanchéité prévoit également l’association du nouveau système de revêtement avec l’ancien, si ce dernier n’est pas abîmé (décomposition, fissures, plissures, cloques…) ou source d’incompatibilité chimique avec le nouveau système prévu. Un tableau reprend les principales prescriptions d’association autorisées.

Directement situé sous l’étanchéité, l’isolant thermique peut également être conservé, si le revêtement n’est pas déposé, mais sa qualité doit être éprouvée (via des sondages). Il est aussi possible de conserver les couronnements d’acrotères, s’ils sont en bon état et la bande d’égout, si l’écoulement des eaux pluviales se fait correctement.

En revanche, le DTU étanchéité requiert le retrait systématique et le remplacement de toutes les entrées d’eaux pluviales, bandes de rives et trop-pleins. En ce qui concerne les joints de dilatation en toiture, les équipements techniques et les lanterneaux, ils doivent faire l’objet d’une étude au cas par cas.

Enfin, dans ses dispositions particulières, le DTU 43.5 impose des interventions complémentaires en cas de retrait de l’ancien revêtement d’étanchéité sur un élément porteur non conforme.

La réfection des ouvrages d’étanchéité des toitures-terrasses ou inclinés, peut débuter après les travaux préparatoires : le DTU 43.5 récapitule toutes les bonnes pratiques pour une mise en œuvre optimale des systèmes d’étanchéité, respectueuse des normes et Avis techniques en vigueur. À titre indicatif, sachez que ce document est disponible auprès de l’AFNOR ou du CSTB.

À La Compagnie des Toits, nous observons scrupuleusement les principes de ce DTU spécifique à la réfection d’étanchéité, comme ceux des autres DTU toiture, pour guider nos opérations de rechapage.