Technique et sécurité | le 20 novembre 2023

Toiture végétalisée : intérêts et points de vigilance

Selon les chiffres de la filière, 1,6 million de mètres carrés de toitures ou de terrasses ont été végétalisés en 2021, soit une augmentation de 16 % en 5 ans, depuis la promulgation de la loi Biodiversité.

Selon les chiffres de la filière, 1,6 million de mètres carrés de toitures ou de terrasses ont été végétalisés en 2021, soit une augmentation de 16 % en 5 ans, depuis la promulgation de la loi Biodiversité. Si la majorité des projets concerne les toitures-terrasses, la végétalisation peut être envisagée – sous conditions – sur des toits pentus, jusqu’à 20 % d’inclinaisons. Avantages, type de pose et points de vigilance, tour d’horizon de cette nouvelle tendance.

Pourquoi opter pour une toiture végétalisée ?

Au-delà de l’intérêt croissant des collectivités, les deux tiers des commandes de toitures végétalisées se matérialisent, aujourd’hui, dans l’immobilier privé ou le tertiaire. Face à un tel plébiscite, la filière table sur une croissance annuelle d’au moins 5 % par an, pour les toitures et de 3 à 4 %, pour les façades.

Les toitures-terrasses végétalisées réunissent un ensemble d’arguments qui séduisent, aussi bien les particuliers que les professionnels :

  • L’esthétique : valorisation de l’habitat, intégration du bâtiment dans son environnement
  • La gestion des eaux pluviales : rétention des eaux de pluie, retardement et réduction des écoulements, diminution des risques d’inondation.
  • L’influence sur le climat : confort thermique, isolation acoustique, humidification de l’air ambiant, réduction des îlots de chaleurs urbains, favorisation de la biodiversité, fixation des poussières, stockage du CO2
  • La protection de la toiture : réduction des chocs thermiques, protection du complexe d’étanchéité et augmentation de sa durée de vie.

Quels sont les 4 types de pose de végétaux en toiture ?

La végétalisation des toitures-terrasses peut être extensive ou semi-intensive, avec une épaisseur du complexe de culture de 4 à 30 cm. Au-delà, il s’agit d’une végétalisation intensive, préconisée sur les toitures-terrasses jardin, accessible aux piétons.

Ensuite, il convient de choisir le type de pose à privilégier :

  • La pose en semis : résolument économique, elle implique d’attendre 2 ans de pousse, pour profiter de la végétalisation du toit. Sa période de mise en œuvre se fait, soit au printemps, soit en automne.
  • La plantation en micro-mottes : grâce aux 16 à 25 godets de 3 à 5 cm3 plantés au mètre carré, elle permet une grande diversité de plantes.Sa période de mise en œuvre se fait, soit au printemps, soit en automne, pour obtenir une couverture en 2 ans.
  • Les tapis pré-cultivés : constitués de rouleaux cultivés en plein champ, ils se déroulent sur le substrat en toutes saisons, pour une végétalisation du toit immédiate.
  • Les bacs pré-cultivés : posés directement sur le système d’étanchéité, ils embarquent l’ensemble du système de végétalisation – à savoir, drain, filtre, substrat et végétaux.

Attention, ce choix de pose n’est pas anodin, car derrière se cache un véritable enjeu économique ! La recherche de fuite sur une pose en semis (50 cm de terre sur 600 m de long et 1 m de large), peut générer un coût de plusieurs dizaines de milliers d’euros, rien que pour accéder à la membrane et la réparer.

Quels sont les 5 grands points de vigilance pour un toit végétalisé ?

1.    S’assurer de la faisabilité technique du projet

La végétalisation d’une toiture-terrasse existante n’est pas toujours techniquement possible. La nature de l’élément porteur, la classe de compressibilité de l’isolant, le caractère accessible ou inaccessible du toit, le traitement chimique spécifique de la membrane d’étanchéité, etc., sont autant d’éléments à considérer, pour étudier la faisabilité d’un tel projet. Une surcharge admissible mal appréciée et la toiture peut s’affaisser, générant des infiltrations et une potentielle perte d’exploitation pendant les réparations.

La recommandation de La Compagnie Des Toits : nos experts préconisent de faire réaliser une étude de structure préalable, afin d’analyser et vérifier la capacité de l’élément porteur à recevoir le surplus de poids. Une analyse devra également être faite du complexe existant (pare-vapeur, isolant, revêtement d’étanchéité) pour s’assurer de la possibilité d’étudier un projet de végétalisation. Grâce à ce diagnostic précis, il sera possible d’étudier l’éventualité d’une végétalisation.

2.    Aménager et sécuriser les voies d’accès et de circulation

Au-delà des toitures-terrasses jardin, qui peuvent permettre la circulation des piétons, toute végétalisation d’un toit suppose de prévoir une voie d’accès sécurisé et adapté à la surface végétalisée. Par exemple, il peut s’agir d’un système d’échelle fixe en façade ou un lanterneau à double vantail, ouvrant vers l’extérieur. L’objectif est de pouvoir intervenir aisément, même si le bâtiment est occupé ou inaccessible.

La recommandation de La Compagnie Des Toits : nos experts préconisent de respecter les conditions de sécurité des surfaces végétalisées, tant au niveau de la circulation dessus qu’au niveau des risques de chute (acrotères, rambardes, écrans servant de garde-corps aux intervenants, ou, à défaut des Équipements de Protection Individuelle…).

3.    Choisir le substrat et les essences végétales adaptées

Le substrat est choisi en fonction de la surcharge admissible par la structure, de l’épaisseur possible en fonction de la hauteur des relevés d’étanchéité, de sa capacité de rétention des eaux pluviales et de la palette végétale qui pourra s’y implanter. Pauvre et mal adaptée, la couverture sera rachitique et rapidement clairsemée, atténuant naturellement le phénomène d’évapotranspiration (à l’origine du rafraîchissement de l’air, l’été).

La recommandation de La Compagnie Des Toits : nos experts préconisent le recours systématique à une membrane, traitée anti-racine. Ensuite, ils encouragent l’utilisation d’essences locales, déjà habituées aux conditions climatiques de la région. Enfin, il faut tenir compte du tassement naturel du substrat, pour définir la bonne épaisseur.

4.    Protéger les relevés d’étanchéité et autres sorties de toiture

Sans la mise en œuvre professionnelle de la végétalisation du toit, certaines règles peuvent échapper à la vigilance des installateurs, à l’image de l’aménagement des bandes stériles, à proximité des points d’émergence. En leur absence, il est difficile d’accéder aux relevés d’étanchéité et de vérifier leur état. À noter que ces bandes stériles ne doivent pas être utilisées comme zone de circulation.

La recommandation de La Compagnie Des Toits : nos experts préconisent le recours aux bacs pré-cultivés, pour les toitures-terrasses végétalisées, afin de maîtriser le couvert végétal qui peut alors aller jusqu’en limite d’acrotère.

5.    Mettre en place un contrat d’entretien régulier

À raison de deux passages par an, en moyenne, un contrat d’entretien permet d’assurer le maintien de la couverture végétale, de maîtriser le développement des adventices, d’évacuer les éléments indésirables et de suivre l’état de la membrane d’étanchéité du toit.

La recommandation de La Compagnie Des Toits : Là encore, nos experts préconisent l’utilisation des bacs pré-cultivés, car leur caractère aisément amovible facilite les interventions en cas de fuite ou simplement de suivi de l’état de la membrane d’étanchéité du toit.

Pour éviter ces désagréments, débutez votre projet de végétalisation de toiture-terrasse avec une étude de faisabilité auprès d’experts des toits professionnels !

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