Les risques sont inhérents à toute activité : ils reflètent cette part d’éventualité et d’incertitude, susceptible d’avoir un impact positif...
Les EPI en couverture & étanchéité : tout ce qu’il faut savoir
Fort de ce postulat, l’une des singularités du réseau La Compagnie des Toits, est de faire les deux métiers, pour intervenir sur tous les types de toits professionnels. Dans cette approche globale de la couverture et de l’étanchéité, les équipes techniques des agences sont équipées avec des EPI – Équipements de Protection Individuelle – similaires, même si l’on peut observer quelques petites différences…
La protection des Équipements de Protection Individuelle (EPI)
Quel est le rôle d’un EPI ?
En couverture comme en étanchéité, les EPI sont des « dispositifs ou moyens destinés à être portés ou tenus par une personne, en vue de la protéger contre un ou plusieurs risques susceptibles de menacer sa santé ou sa sécurité », selon l’article R. 233-83-3 du Code du travail[1].
Le choix des EPI les plus appropriés pour l’exercice des métiers de couvreur et d’étancheur relève de l’employeur : il doit prendre en compte l’importance du risque, la fréquence de l’exposition, les caractéristiques du poste de travail et les performances des EPI.
Ensuite, le Code du travail impose les conditions de leurs mises à disposition : une fourniture gratuite, des EPI réservés à un usage personnel et des moyens pour assurer leur bon état hygiénique.
Quelles sont les différences entre un EPI et un EPC ?
Contrairement à un EPI, protégeant uniquement le travailleur, un Équipement de Protection Collective (EPC) protège l’ensemble des professionnels présents sur le chantier. En couverture comme en étanchéité, les EPC sont absolument essentiels, car ils constituent l’unique solution pour empêcher une chute de hauteur, les EPI ne pouvant qu’en limiter les conséquences.
L’employeur doit mettre en place des systèmes d’EPI et d’EPC complémentaires et cohérents pour répondre aux 4 principes qui régissent les moyens de protection collective : protection par éloignement, par obstacle, par atténuation d’une nuisance ou par consignation d’une fonction dangereuse. Par exemple, la mise en place de garde-corps est une mesure collective, pour éviter les chutes de hauteur, qui rend le port du harnais de sécurité (EPI) optionnel (en cas de non-protection de translucides par exemple).
Quel est le cadre réglementaire des EPI ?
Les obligations de l’employeur
Conformément à l’article L. 4121-2 du Code du travail, la démarche de prévention d’un employeur doit satisfaire 9 grands principes généraux, dont celui de supprimer ou de réduire les risques, de prendre des mesures de protection collective, en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle et de donner des consignes appropriées aux salariés.
L’employeur doit organiser un programme de formation autour des EPI, pour permettre aux travailleurs d’apprendre à les utiliser correctement, à en tirer la protection maximale et à en prendre soin : au-delà de l’apport théorique (connaissance des risques, conditions d’utilisation, consignes de stockage, entretien…), il doit y avoir un entraînement pratique, pour permettre aux couvreurs et aux étancheurs d’utiliser les EPI en situation.
L’employeur doit également procéder à la vérification périodique de ces équipements pour s’assurer de leur bon état, du bon respect des instructions de stockage et de leur remplacement, le cas échéant. Impérativement effectuée par des personnes qualifiées, cette vérification répond, soit à des obligations légales consignées dans le Registre de Sécurité, soit à des précautions ponctuelles pour déceler toute défectuosité.
Les obligations de l’étancheur et du couvreur
Les EPI doivent être accompagnés d’une notice d’utilisation, ainsi que d’un certificat de conformité (marquage CE). Dès lors, les étancheurs comme les couvreurs, doivent respecter les conditions d’utilisation, de stockage et d’entretien prévues dans la notice et signaler les équipements défectueux ou périmés.
Attention, un casque customisé suffit à le rendre impropre à l’utilisation, tout comme le harnais. Par ailleurs, tout professionnel qui refuse ou s’abstient de porter ses EPI, engage sa responsabilité et s’expose à des sanctions, allant du simple avertissement au licenciement disciplinaire.
Quelles sont les protections du couvreur et de l’étancheur ?
En couverture comme en étanchéité, au-delà des lunettes de protection, du gilet haute visibilité, des genouillères et des vêtements homologués, voici les EPI essentiels pour exercer ce métier en toute sécurité :
- Les harnais, longes et mousquetons : impérativement nominatifs, ils doivent être conformes aux normes en vigueur et respecter la date de validité.
- Les chaussures de sécurité S3 (antistatiques et hydrofuges) : obligatoires, elles sontdotées d’une coque en bout contre les heurts et les écrasements et d’une semelle de protection à crampons.
- Le casque, contre les chocs à la tête (lors de l’utilisation d’une nacelle élévatrice) : coiffe réglable avec une jugulaire obligatoire à partir de 3 mètres de haut, il doit être remplacé en cas de choc ou de date de péremption échue ;
- La protection respiratoire, contre les lésions respiratoires, inhalation de poussières et intoxication par inhalation de gaz : le filtre apposé doit répondre aux polluants présents (particules, gaz, vapeurs organiques…), P1 protégeant contre 60 % des polluants, P2 contre 80 % et P3, contre 99,9% d’entre eux ;
- Les protecteurs auditifs, contre les lésions auditives : obligatoires à partir de 80 dB, ils conditionnent aussi la durée d’exposition au bruit, car au-delà de ce seuil, tous les 3 dB, cette dernière est divisée par deux. Soit 8h à 80 dB, 4h à 83 dB et 2h à 86 dB.
- Les gants, contre les lésions aux mains : de taille adaptée, ils se déclinent en 5 classes de résistance (4 pour les risques d’abrasion, 5 pour la coupure par tranchage, 3 pour la perforation…). Les gants en latex sont préconisés contre les risques chimiques.
Bon à savoir : en étanchéité, les gants sont en croûte de cuir pour le travail à la flamme. Par ailleurs, il faut prévoir un système d’arrêt de chute, en l’absence d’un EPC. Enfin, en cas de présence sur un toit amianté, des EPI spécifiques seront nécessaires.
Au-delà des équipements de protection individuelle, la sécurité passe aussi par l’utilisation correcte d’une ligne de vie en toiture : en tant que spécialiste des interventions sur tous les types de toits, voici nos recommandations sur leur installation !
[1] Source : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000018511366