Réfection | le 5 février 2024

Étanchéité des toits-terrasses : les solutions

Élément clé d’un bâtiment professionnel, la toiture peut connaître un vieillissement prématuré du fait d’un certain nombre de variables : le climat, la charpente, le revêtement et la pente peuvent impacter notablement la durée de vie des toits.

Dans le cadre d’un toit-terrasse, que ce soit pour un projet de création ou de rénovation, l’enjeu est de sélectionner le revêtement d’étanchéité le plus adapté pour qu’il assure la durabilité maximale.

L’étanchéité, principal enjeu d’un toit-terrasse

Avec une pente inférieure à 5%, les toits-terrasses n’ont pas de charpente, mais disposent d’un élément porteur, réalisé en béton, en bois ou en métal. Constamment exposée aux éléments extérieurs (vent, pluie, grêle, rayons UV…), leur étanchéité est absolument essentielle pour éviter d’importants dégâts susceptibles de conduire à leur effondrement.

Point sensible des toits-terrasses, l’étanchéité doit être imperméable à l’eau comme à l’air, être résistante aux efforts mécaniques (mouvements, fissuration) de l’élément porteur, au poinçonnement, à la compression, ainsi qu’au vieillissement. Elle doit avoir d’une certaine élasticité et de la tenue à froid comme à chaud, tout en étant compatible avec les autres matériaux présents.

Que ce soit pour un projet de création ou de rénovation de toits-terrasses, le revêtement d’étanchéité doit répondre à toutes ces exigences sans exception.

Quels sont les points de vigilance sur l’étanchéité d’un toit-terrasse ?

Les toits-terrasses étant, par définition, plats, l’évacuation des eaux pluviales doit être assurée par un système efficace et correctement dimensionné. Notez que, sans un entretien régulier, il est souvent sujet à engorgement et détérioration.

Au-delà de l’absence de pente significative, pour leur écoulement naturel, la présence d’acrotères (prolongement du mur de façade) ou d’autres murs périphériques favorise aussi la stagnation de l’eau. Le système d’évacuation des eaux doit également tenir compte de la présence de coupoles et dômes, de puits de lumière ou toute autre émergence, comme autant d’obstacles susceptibles d’entraver le bon écoulement de l’eau.

Un soin particulier doit également être apporté lors de la mise en œuvre des jonctions de tous ces éléments verticaux.

Comment réaliser une étanchéité adaptée ?

Le système d’étanchéité des toits-terrasses est composé de l’élément porteur, du pare-vapeur, de l’isolant thermique, du revêtement d’étanchéité et la protection. En création ou en réfection d’étanchéité de toits-terrasses, certaines questions doivent trouver leur réponse pour déterminer la solution la plus adaptée :

  • Le bâtiment : Sa nature (ERP, habitation…) ? Son usage (bureaux, commerces…)
  • La destination du toit-terrasse : Sera-t-il accessible ? Technique ? Végétalisé ? Equipé de panneaux solaires ?
  • Le type de protection : Autoprotection ? Protection meuble (graviers, végétalisation…) ? Protection dure (carrelage, chape…)
  • Le budget : Peut-on envisager une rénovation complète, un rechapage ou une surcouverture ?
  • Le besoin d’isolation : Quel type d’isolant (laine de roche, polyuréthane, polystyrène) ? Quelle épaisseur possible ?
  • La nature de l’élément porteur : Est-il en béton ? En bois ? En acier ?
  • Le revêtement d’étanchéité : Bitume (monocouche ou bicouche) ? Synthétique (PVC, TPO ou EPDM) ?

Bon à savoir : Certaines questions sont évidemment corrélées, à l’image de la destination, qui influence le type de protection envisagé. Par exemple, pour un toit-terrasse non accessible (si ce n’est pour l’entretien ou des réparations éventuelles), il est possible d’opter pour une terrasse végétalisée ou avec une autoprotection constituée de feuilles de bitume, qui comporteront dès leur fabrication une couche de paillettes d’ardoises ou une feuille d’aluminium. Par contre, si le toit-terrasse s’ouvre aux usagers, il lui faudra une protection lourde, comme des dalles ou du carrelage.

Quels revêtements d’étanchéité choisir ?

Le choix du revêtement d’étanchéité le plus adapté s’effectue en fonction de plusieurs critères. Par exemple, il doit tenir compte des contraintes climatiques par exemple ou une certaine résistance aux effets de la pression-dépression du vent. Il doit également tenir compte de son caractère accessible ou inaccessible.  On distingue 3 catégories de produits pour étancher une toiture-terrasse : les membranes bitumineuses, les membranes synthétiques EPDM, PVC et TPO, ainsi que les Systèmes d’Étanchéité Liquides (SEL).

La membrane bitumeuse

Réalisée à partir de bitume, cette solution d’étanchéité dispose d’un grand pouvoir imperméabilisant. Disponible sous forme de rouleaux à déplier et à coller, il existe 2 sortes de bitumes : le SBS (Styrène Butadiène Styrène) qui offre une grande adhérence et souplesse, mais reste sensible aux UV ; l’APP (Polypropylène Atactique) qui offre une élasticité moindre, mais une meilleure résistance aux UV que le SBS. Cette solution d’étanchéité peut être posée en monocouche ou en bicouche.

La membrane synthétique

Très répandues, les membranes en EPDM, en PVC ou en TPO sont faciles à poser : elles se présentent sous la forme de bâches à déplier ou de rouleaux.

L’EPDM, la référence

Souple et résistante, la membrane EPDM (mélange d’éthylène, propylène, diène et de monomères) réagit bien face aux UV et aux variations de température. Appréciée pour sa longévité (environ 50 ans) et sa grande élasticité, elle se décline en plusieurs épaisseurs, largeurs et longueurs.

Le PVC, au bon rapport qualité-prix

Financièrement attractive, la membrane PVC est légère et souple. Traditionnellement réservée aux toits non circulables, elle ne cesse d’évoluer pour améliorer ses caractéristiques et développer ses usages et sa durée de vie (autour de 20 ans).

Le TPO/FPO, la performante

Souple et résistante au rayonnement ultraviolet, la membrane TPO (Thermosplastique POlyoléfine) est constituée d’un plastique, soumis à un procédé industriel, qui lui donne des propriétés supplémentaires au PVC, à l’image de sa longévité, évaluée autour de 40 ans. Anti-racinaire, il est le choix privilégié des toits végétalisés.

L’étanchéité liquide

Composé de résines polymérisables, le Système d’Etanchéité Liquide (SEL) s’applique comme une peinture, directement sur le support, même si une sous-couche spécifique peut favoriser l’accrochage. Résistant, il permet d’épouser des formes complexes. Toutefois, comme il s’avère délicat à mettre en oeuvre, il est surtout préconisé pour les réparations ciblées.

Si le choix du revêtement s’avère crucial pour la durabilité des toits-terrasses, d’autres paramètres influencent également sa résistance au temps qui passe. Spécialiste de ces questions, découvrez nos 7 conseils pour maintenir l’étanchéité de votre toiture-terrasse, au fil des années.

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